jeudi 15 mars 2018

Mes années Hersant : 1975-1984

Mes premiers pas dans la presse écrite se feront au groupe Hersant. 

Une aventure humaine et une révolution informatique à la fin des années 70.

Ma carte de presse encore en papier cartonné 
n° 38.013 de juin 1976
En septembre 1975, je quitte Paris pour Dreux, sous-préfecture d'Eure-et-Loir, à 50 km de la capitale. 
Dans cette ville paisible, règne le maire centriste Jean Cauchon (1913-1991) également Questeur du Sénat. Un notable affable, élu en 1965, qui succéda à l'UDSR Georges Rastel, ancien préfet, "héritier" politique de  Maurice Viollette, député-maire et ministre du Front Populaire, fondateur en 1902 de L’Action Républicaine.
Une semaine seulement après avoir envoyé ma candidature à ce petit bi-hebdomadaire  du mardi et du vendredije suis embauché... 
C’était le plein emploi ! 
Ce premier journal aura été pour moi une véritable école. 
Il était dirigé par Christian Renet, ami d’enfance de Jacques Hersant
J'y retrouve Francisque Oeschger, mon collègue de France Culture, qui s'initiait à la presse écrite. 
En novembre 1975, il nous annonça partir aux obsèques de Franco... Je ne l'ai jamais revu mais, malgré nos différences idéologiques, on s'estimait mutuellement.

Le 1er juin 1976, j’obtiens ma première carte de presse de stagiaire n° 38.013, pour devenir titulaire en 1978.

Une carte dont le format sera réduit d’un quart en 1997 pour ressembler à une carte de crédit en plastique ! 
Une carte mythique qui, outre le privilège de la niche fiscale – un abattement de 7.650 € pour frais – permet d’entrer gratuitement dans les musées !
1978 : la mythique rédaction de L’Action, 
place Doguereau à Dreux : machine à écrire 
à ruban et Rolley Flex 6 X 6 sur le bureau  (photo Didier Leplat)
L'Action avait été rachetée à Viollette en octobre 1959 par le groupe Hersant (lire Presse-Actualités). 
En concurrence avec les quotidiens départementaux L’écho républicain et La République du Centre, elle sera vendue en 2007 au groupe Publihebdos qui supprimera l’édition drouaise en janvier 2010. Seule l’édition nogentaise sera conservée, fondue avec Le Perche et L’écho de la Sarthe.


Henri Morny (décédé subitement en juillet 1997), dirigea le « caneton », de 1962 à 1974. 
Conseiller municipal radical, franc-maçon, ce très proche de Robert Hersant, devenu directeur du développement et de l’international au Figaro, avait converti L'Action en laboratoire d’essais des nouvelles technologies du groupe de presse, alors le plus influent en France.
Henri Morny 

Dans le coffre de sa grosse voiture américaine, qui passait tout juste le portail, il trimballait toujours du matériel, rapporté des « States ». 
Moustache à la Brassens, gros verres de myope, bouffarde à la bouche, costard invariablement froissé, celui que l’on surnommait amicalement « Nounours », débarquait à n’importe quelle heure en grognant mais il se savait toujours attendu pour que l’on apprivoise une nouvelle machine.
Dès 1977, j’ai pu tester les premiers ordinateurs portables, rapportés de la rédaction de France Amérique à New-York. 
Le fameux Silent Writer 700 de Texas Instruments changea radicalement la pratique journalistique.

Grâce à son coupleur acoustique, il suffisait de raccorder un combiné téléphonique pour transmettre ses articles (à la vitesse de 300 bits/seconde !) sur une ligne ordinaire. 


Le Silent Writer de Texas 
Instruments : une révolution !
Une révolution pour les agences de Nogent-le-Rotrou, La Loupe et Châteaudun, qui jusqu’alors n’échappaient pas à la double saisie : frappe du rédacteur, fax, et composition par des clavistes qui passaient allègrement des annonces légales à un compte rendu de conseil municipal… 
Quant aux pellicules photos, la transmission numérique n'existant pas encore, elles remontaient à Dreux par plis transportés via les cars des "Courriers Beaucerons"... comme au temps des diligences !

A partir des années quatre-vingt, les « Underwood » et autres « Olivetti » prendront la poussière sur des étagères… 
C’est en 1989, seulement douze ans plus tard, qu’arriveront sur le marché des portables plus légers comme l’Atari Portfolio. Un « ordi » très prisé des journalistes sportifs en déplacement. Terminé le coup de téléphone à la sténo pour saisir les compte-rendus !  
Ces expérimentations n’auraient pas été possibles sans l’esprit d’innovation et de polyvalence qui soufflait à L’Actionsous les directions de Morny, et de son successeur Christian Renet.
M. Vaschalde et T.Noël en 1976 
(photo Didier Leplat)
Il y régnait un esprit distillé de longue date par Michel Vaschalde, pilier de la rédaction et vieux complice de Morny à L’Oise Matin
Radical de gauche, originaire de Nîmes, il s'était formé sur le tas, au Provençal, à Midi Libre, Radio Montpellier et France Antilles Martinique.  

A 31 ans, en 1960, Hersant l’envoya à Nogent-le-Rotrou pour fusionner L’Action et La Liberté du Perche
A la demande de Jean Miot il terminera sa carrière à Nord Matin.
Victime d’un cancer du poumon, c'est au cimetière de Dreux, en mai 1982 que Morny prononcera son éloge funèbre devant une foule d’amis et de confrères.
Michel Vaschalde était omniprésent sur le terrain. 
Entre deux articles, son indispensable café-calva puis son « Jaune » de 11 h siroté au bar du 
« Bon Coin », le cendrier débordant de mégots froids sur le bureau, il réalisait les maquettes des pages, supervisant leur montage à l’atelier. 
Le "piano" de la composeuse 7500 de Compugraphic


Accessoirement, il se mettait au « piano » de la composeuse pour assurer, du fait des fréquentes pannes informatiques, l’indispensable sortie des bromures permettant le montage, après encirage !

Une ambiance familiale régnait dans ce journal : au guichet de l'accueil, Odile Grosselin (ma compagne jusqu'en 1983) et Armelle Lahitte-Morel.
Au service pub, Max Godet Laloi, avec sa grosse Mercedes, sa secrétaire "Mimi" et son inséparable mégot. 
A la correction Mme Lequertier. Aux abonnements, Mme Boheas mais aussi la comptable aux cheveux gris, secondée par Christiane Rosse, et Christine, la secrétaire de direction aux petits soins du patron ; la femme de ménage, Mme Hersant, que Morny avait embauchée, jusqu'à ce qu'un cancer l'emporte dans les années 80...
Sept années durant, j’ai vécu cette passion partagée d’un métier en pleine mutation, tâtant même du multimédia avant l'heure, grâce à l'exceptionnelle caméra Paillard-Bolex
Un matériel idéal pour assurer des correspondances de télévision régionale.
En 1977 et 1978, la station de FR3 étant basé à Orléans, il était hors de question d'envoyer une équipe à 120 km, jusqu'à Dreux. 
Il me revenait de « faire des images » et d'envoyer le film par  la navette de cars ! Le " red chef " Christian-Marie Monnotsignait à l'arrivée mon ordre de mission, qui me permettait d'être payé !

En cette fin des années soixante-dix, la chronique locale de Dreux, était aussi une aventure épanouissante et passionnante :

En 1978, j'ai accueilli à la rédaction Daniel Cordier
Ancien secrétaire de Jean MoulinCompagnon de la Libération, il débuta un an plus tôt un lent travail de réhabilitation de la mémoire du chef de la Résistance. Ses recherches historiques,  monumentales, aboutiront en 1989 avec la publication de son "Jean Moulin - L'inconnu du Panthéon" (Jean-Claude Lattès) qui changèrent le regard sur le mythe de la Résistance, révélant les rivalités politiques qui conduisirent sans doute à la trahison de l'ancien préfet d'Eure-et-Loir.

J’ai assisté en direct à la « naissance » de la socialiste Françoise Gaspard. 
Elue maire en 1977, elle abandonnera la politique pour la sociologie et le combat féministe, et s'est mariée en juillet 2013 avec la journaliste Claude Servan-Schreiber, après 13 ans de PACS.

J’ai également vu émerger l’extrême droite avec Jean-Pierre Stirbois sur fond d'immigration rejetée dans les quartiers périphériques minés par la petite délinquance, et le chômage croissant. Cet imprimeur, fils d’ouvrier, proche de Le Pen obtiendra 10 % aux cantonales de 1982... 
Après sa mort fin 1988 dans un accident de voiture au sortir d'un dîner-débat, son épouse Marie-France (décédée en 2006) reprendra le flambeau. Elle sera élue député en 1989, à la faveur d'une partielle, avec 61,3 % face à un mauvais candidat RPR, industriel minotier…
Toutes ces années, j’ai apprécié la confraternité qui régnait entre journalistes, venus d’horizons différents. 
Des esprits ouverts, à l'opposé de l'actuel formatage des écoles. 

Internet et Google n'existaient pas :
 on utilisait le Quid pour faire une
recherche documentaire !
Elle s’exerça, entre autres, avec Jean-Pierre Juszczyszyn alias Pierre Ivan (ESJ Lille). Il deviendra directeur de cabinet du sénateur RPR Martial Taugourdeau (1926-2001), président du conseil général d’Eure-et-Loir, après avoir été au service du député UDF Maurice Dousset (1930-2007).
Louis Bresson (rédacteur en chef de Les Nouvelles de Tahiti puis directeur de la publication de La Dépêche de Tahiti), (Dann Chetrit (abandonnera le métier pour la sculpture)Nadine Courdier (Tout Tango Magazine), Dominique DambléDominique Dumont (parti au Pays d'Auge puis en Corrèze pour L’Essor du Limousin, le journal de Chirac), Maurice Durox (chef d'agence à Nogent-le-Rotrou), Jeanne Favarel, Yves Gaubert (devenu journaliste maritime auteur de nombreux ouvrages), Annie Guibert-Alibert (devenue psychanalyste), Gabriel Lair (qui quittera sa vallée de l'Eure pour la Normandie), Pierre-Marie Lemaire (correspondant à Chartres qui partira au Messager de Thonon avant Sud Ouest La Rochelle), Jean-Luc Pays (IUT Tours), Jean Victorieux (journaliste pêche et chasse, billettiste de L'Antidote, poète et peintre, né en 1936, décédé en janvier 2019), Marc Wattelet (secrétariat de rédaction, décédé en 2004), le photographe Didier Leplat, et les sportifs Hervé Le Quellec et Ivan Ponchin. 
A l’atelier : Claude Maignan, Jean-Luc Linsart, Michel Lamy, Jean-Jacques Grosselin (décédé en octobre 2016), Loïc Perron, Philippe Varagne (qui deviendra journaliste à La République du Centre), Philippe Martin (décédé), Yvan Cesbron, et l'équipe des clavistes. 

Une confraternité valable également avec les confrères concurrents de L’écho comme Ivan Drapeau (décédé en 2014), Dominique Martin (qui rejoindra La République du Centre), Louis-Marie Martin, Didier Caillaud (devenu journaliste municipal à Dreux, jusqu'à sa retraite en 2014), Gilles Dauxerre (futur rédacteur en chef de L'Yonne Républicaine puis de Paris Normandie et directeur de La Provence. 
En 2009, il devient conseiller en communication et relations publiques et fonde TEAM Conseil en 2015).
Denis Boutry (parti au Dauphiné).
Les confrères de La République du Centre, Christian Bidault (fondateur de Mag Centre), Françoise Guignard, Michel Marneur, Jean-François Tricot, René Robinet, le chef d'agenceUne concurrence confraternelle, également, avec Roger Cartryl'unique rédacteur de Beauce Matinqui rédigeait ses papiers au café du coin !
Ivan Drapeau quitta Dreux en 1977. 
En 1991, je le retrouve pour lui succéder à la direction
de La Nouvelle République à Niort (capture d'écran France 3)

Ivan Drapeau quittera la rédaction de Dreux de L'écho en 1977, pour devenir la grande plume de La Charente Libre, 35 années durant. Devenu rédacteur en chef adjoint, il est décédé à 62 ans, d'un cancer du foie, en mars 2014, quelques mois après son départ en retraite.
Dans sa longue fidélité au quotidien charentais, il s'accordera une parenthèse de deux ans de direction à La Nouvelle République du Centre Ouest, où les hasards professionnels feront que je lui succède en 1991 ! 

L'Action, les rédacteurs en chef ne se prenaient pas la tête : 
entre deux rallyes automobiles Jean-Paul Renvoizé était aux manettes (il poursuivra sa carrière passion à Auto Hebdo puis L'Equipe). Son successeur, Bernard Soubrier rejoindra Le Parisien.

Chaque semaine, à l'atelier, on côtoyait l'équipe du journal La Liberté de la Vallée de la Seine, hebdo local, propriété de Brigitte Gros, sénatrice radicale des Yvelines et maire de Meulan, soeur de Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur de L'Express.

Autre journal, monté à Dreux, La Défense Agricole animée par l'adorable Bernard Maroquin, athlète de niveau international.
Animateur de la rédaction drouaise jusqu'en 1981, je deviens chef des infos puis adjoint du bouillonnant rédacteur en chef Michel Langlois.
Arrivé de Paris Mantes en 1978, il avait fait ses preuves à France Picardie, éphémère édition lancée par le groupe Amaury, et à La République de Seine-et-Marne.

Novembre 1982 : passage de relais avec Jean-Yves Barzic

LA LIBERTE A LORIENT... A RESTRUCTURER

La dernière parution de La Liberté le 28 octobre 1995
Hersant l’appellera en janvier 1983 à la direction de La Liberté du Morbihan, quotidien de Lorient, en pleine restructuration, succédant à Maurice Chenaillé, fils du fondateur. 
Quelques mois plus tard, Henri Morny me propose de rallier le port de Lorient. Un nouveau défi à relever !
Après sept années à Dreux, il était temps d'en partir !

Je passe alors le flambeau à Jean-Yves Barzic (qui venait du Journal de Redon). 
Il restera 17 ans, jusqu'en 1999, pour rejoindre un ultime poste dans un quotidien du groupe.

Le 1er novembre 1982, je débarque rue de Clairambault, où la Liberté avait quitté depuis peu le plomb et stoppé sa vieille rotative le 16 avril 1982, pour passer - funeste erreur - de l'édition du soir au matin à compter du 2 novembre 1981, et à la composition froide. 
Le journal entrait ainsi en concurrence directe avec Ouest France et Le Télégramme, récemment implanté, qui profitera du nouveau lectorat.
J'y découvre la modernité des écrans de DATOX, alors obscure société informatique dont les logiciels et le dynamisme des équipes d'Olivier Le Jariel, son PDG, domineront le marché en quelques années. Le journal était en pleine mutation technologique mais l'on recevait encore les photos sur "bélinographe", un système mis au point en 1908 par Edouard Belin... Je me vois encore récupérer sur le tambour le portrait de Léonid Brejnev, qui venait de mourir le 10 novembre 1982 !

Nommé secrétaire général de la rédaction, chargé de la conception de la « Une », ma mission première était de mettre de l’huile dans les rouages entre la rédaction et les « techniques », encadrés par Gaby Le Cam
Je n'oublie pas le rédacteur en chef flegmatique Jean-François Pecqueriaux(décédé à 57 ans en 2007), et des journalistes comme Michel Faucheux, François Bijou, Sébastien Lacroix (qui deviendra rédacteur en chef de l’Union de Reims), Eric Lemarchand, Jacques Le Meur (spécialiste maritime qui rejoindra Le Marin)Guillaume Moingeon (devenu écrivain public), Yves Guégan (parti au Télégramme).
En novembre 1986Michel Langlois part à la retraite pour se livrer à sa passion favorite des tournois de bridge. 
Hervé Le Gouallec le remplace. Cet ancien journaliste de L’Action, y assurait la chronique de la vallée de l'Eure, et notamment d'Ivry-la-Bataille, où Robert Hersant possédait une imposante résidence secondaire, devenue un golf. Il dirigeait depuis plusieurs années l’édition fantôme de L’Eclair à Nantes, signant un édito plus à gauche que celui de Presse Océan...
Le 28 octobre 1995, La Liberté publiera son dernier numéro après 51 ans d'existence.
Le quotidien lorientais mourra étouffé par le déficit chronique et l’hémorragie de ses lecteurs vers les deux autres quotidiens régionaux.

PRESSE OCEAN A LA ROCHE SUR YON... L'INFORMATISATION D'UNE EDITION
N’étant pas appelé à rester à Lorient - mon contrat prendra fin le 15 avril 1983 - Henri Morny me proposa de renforcer le secrétariat de rédaction de l’édition vendéenne de Presse Océan à La Roche-sur-Yon, informatisée par DATOX (édition supprimée en avril 2008). 
Le 25 avril 1983, je me retrouve dans la ville Napoléon, non sans avoir été « adoubé » par Philippe MestrePDG jusqu’en 1993, Hervé Louboutin, le directeur départemental (fondateur du Nouvel Ouest en 1988) et Francis Le Caignec, son adjoint.
Mestre, député UDF de Vendée depuis 1981, ancien préfet de la région Pays de Loire (de 1976 à 1978), dirigea le cabinet du Premier ministre Raymond Barre. Il venait de connaître un échec cuisant aux municipales de mars, face au maire sortant de la ville préfecture, le socialiste Jacques Auxiette…
Mestre avait une dent contre les journalistes syndiqués... comme Martine Brillant, chef du SR. Il préféra l'insipide Jean-Claude Pierre, qui deviendra chef de la rédaction de La Roche, puis directeur général en 1996 avant de partir aux Antilles. 
Parmi les jeunes journalistes, Dominique Luneau deviendra rédacteur en chef en 2006, au moment du rachat par le groupe Ouest-France puis directeur général délégué en 2008, jusqu'à sa démission en 2009.
Cinq mois plus tard, l’informatisation étant terminée, je quitte la Vendée pour la Normandie.
D‘octobre 1983 à mars 1984, je vais conforter l’informatisation de la rédaction du bi-hebdo Le Pays d’Augeà Lisieux et Deauville, animée par Robert Rocherand, rédacteur en chef omniprésent très implanté, (décédé en décembre 2012 à 68 ans), à la demande de Christian Renet
L'ancien directeur de L'Action qui dirigeait la branche Normande du groupe Hersant depuis 1979, sera appelé peu de temps après à la direction générale de Presse Océan pour redresser le quotidien nantais confronté pour la première fois depuis 25 ans à un exercice déficitaire.


à suivre : mes années Echo républicain 1984-1991

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...